Début d’une semaine intensive d’enseignements de Sa Sainteté le Karmapa sur les « Trois Types de Vœux »
Le 4 Décembre 2009, Monastère Tergar, Bodhgaya
1er jour des enseignements
Le son des trompettes appelé gyaling en Tibétain a marqué l’entrée de Sa Sainteté le Karmapa dans le hall du monastère Tergar rempli d’une grande assemblée venue assister à une semaine intensive d’enseignements, qui fait parti du 13ème débat annuel hivernal de la lignée Kagyu, le Karma Gunchö, actuellement en cours à Bodhgaya.
Cette année le Karmapa a choisi comme thème principal le rapport entre les trois types de vœux : les vœux de la pratimoksha (skt) comprenant : les vœux monastiques, les vœux d’upasaka (skt) ou de gényèn (tib) tenus par les laïcs, les vœux de bodhisattvas et les vœux tantriques. Au cours des six prochains jours, le Karmapa commentera « Les Brèves Notes sur les Points Difficiles des Trois Types de Vœux » un commentaire concis et important sur ce sujet composé par le 7ème Karmapa Chödrak Gyamsto.
Sa Sainteté le Karmapa a commencé par saluer les vénérables abbés et membres de l’assemblée monastique en ajoutant quelques paroles de bienvenues aux disciples laïcs venus depuis plusieurs contrées. Comme l’a souligné le Karmapa, les débats annuels de l’Hiver ont attiré de plus en plus de personnes. Alors que les enseignements sont principalement destinés aux moines des centres monastiques Kagyu qui se rassemblent au cours d’une période intensive d’étude et de débat, de nombreux fidèles laïcs de l’Occident et de l’Asie du Karmapa assistent depuis quelques années au Karma Gunchö. Du fait de cette présence internationale, les enseignements du Karmapa sont traduits cette année en anglais, en chinois et en espagnol.
La présentation des Trois Types de Voeux
Sa Sainteté a commencé son enseignement par une ébauche du contexte historique de la présentation des Trois Types de Voeux. Bien que plusieurs grands maîtres depuis Nagarjuna nous ont transmis des explications détaillées sur chacun d’entre eux, de même que sur la façon de les conférer et de les préserver, l’étude de ces trois types de vœux soulève cette question : « Comment ces vœux sont-ils reliés et comment peut-on les maintenir conjointement ? ». Au premier abord, il semble y avoir des contradictions entre ces niveaux de vœux, a souligné Sa Sainteté, ce qui donne lieu à cette question importante : « Comment peuvent-ils s’unir ? ». Bien que cette question ait été soulevée en Inde, Sa Sainteté a expliqué que les maîtres Tibétains se sont particulièrement penchés sur ce point. Ce qui en résulte que l’étude de ce thème est devenue une force du bouddhisme tibétain.
Se référant aux maîtres Indiens comme Abhayakara et Vibhuticandra, des traités importants sur ce sujet ont été réalisés par d’éminents érudits Tibétains tels que Jetsun Drakpa Gyaltsèn, Sakya Pandita de a tradition Sakya, et Tsongkhapa de l’école Gelougpa. Parmi ceux de la tradition Kagyu on retrouve le traité du 7ème Gyalwang Karmapa, Chödrak Gyamtso, sur lequel les enseignements de cette année sont fondés.
Pour commencer, Sa Sainteté a mis l’emphase sur l’importance primordiale d’un entraînement assidu à la discipline et à l’éthique. La possibilité même de progresser vers la libération et l’illumination est basée sur l’obtention d’une renaissance supérieure, plus précisément celle d’une naissance humaine qui nous permet de pratiquer le Dharma, de développer de l’amour et de la bienveillance. Si nous prenons renaissance dans un des mondes inférieurs - animaux, prétas ou enfers - nous n’aurions pas la possibilité d’avancer sur le chemin de l’éveil, de ce fait, il est essentiel de « fermer la porte à ces renaissances inférieures ».
Sa Sainteté a insisté sur le fait que nos actions négatives nous mèneront dans l’un de ces mondes infernaux, alors, la façon de fermer « cette porte » est d’abandonner complètement toute action non vertueuse à travers le corps, la parole, et l’esprit. La cause d’une renaissance supérieure est le maintien d’une éthique au cours de nos vies passées ; il est évident que maintenir cette discipline dans notre vie présente est une nécessité. En résumé, Sa Sainteté a notifié que la discipline est le fondement de notre pratique.
Pour conclure, Sa Sainteté ayant noté que les organisateurs du Karma Gunchö avaient programmé une journée de repos le lendemain, il a souhaité à chacun un bon repos, ajoutant qu’il allait lui-même en profiter.