Le bouddhisme a fait son apparition au Tibet vers le 7ème siècle à l’époque du Roi Songtsèn Gampo, mais c’est surtout sous le roi Trisong Detsen, au 8ème siècle, que les enseignements et les textes bouddhistes furent introduits et diffusés au Tibet. Gourou Rinpoché, connu sous le nom de « Padmasambhava », ainsi que l’Abbé Shantirakshita l’ont aidé à implanter les enseignements du bouddha dharma au Tibet. Un intense travail de traduction des enseignements bouddhistes du sanscrit en langue tibétaine commença alors pour se prolonger au cours des siècles suivants.
Les enseignements bouddhistes ont été transmis au Tibet sur plusieurs siècles et ont peu à peu donné naissance à huit courants ou lignées de transmission, connues comme étant les « Huit lignées de pratique ». Une lignée correspond à la transmission ininterrompue de maîtres à disciples d’un corpus d’enseignements et de pratiques.
A partir de ces huit lignées, quatre« courants principaux » ou « lignées principales », les « Quatre Grandes Ecoles du Bouddhisme Tibétain » se sont formées. Toutes les écoles du bouddhisme tibétain font remonter leurs doctrines et leurs pratiques traditionnelles au Bouddha Shakyamouni. Chaque école a été fondée par une personne spécifique, un patriarche qui est lui-même relié à une tradition particulière provenant de l’Inde.
L’école Nyingma
Les enseignements de l’école Nyingma remontent au Bouddha Samantabhadra, à Vajrasattva, et Garab Dorjé d’Uddiyana. Le Maître Indien Padmasambhava venu au Tibet au 8ème siècle fut le fondateur de cette lignée du bouddhisme tibétain.
L’école Kagyu
Tilopa (988-1069) et son disciple Naropa, grands yogi et faisant tous deux partie des 84 Mahasidhas de l’Inde, sont avec Maitripa et Saraha les principaux patriarches indiens à la source de la lignée Kagyu. La réalisation de ces maîtres s’est transmise à leurs disciples de façon continue, à travers les grands patriarches Tibétains que sont Marpa le grand traducteur, le grand yogi Milarépa et Gampopa, dont la venue fut prophétisée par le Bouddha.
L’école Sakya
Les patriarches indiens principaux de l’école Sakya furent le grand yogi Viroupa (9ème siècle et également l’un des 84 Mahasiddhas les plus célèbres pour ces réalisations extraordinaires), et Gayadhara (994-1043) qui transmit ses enseignements à son disciple tibétain, Drokmi Lotsawa Shakya Yéshé (992-1072). Drokmi Lotsawa transmit ensuite la lignée à son principal disciple, Khon Könchok Gyalpo (1034-1102) qui fonda un grand monastère dans la région du Tsang, au Tibet central. Cette région à la terre de couleur grise a donné son nom à lignée, Sakya signifiant « Terre grise ».
L’école Guelouk
L’école Guélouk est l’héritière des traditions de l’école Kadampa, qui avait été fondée par le grand maître indien Atisha (982-1054) et qui a ensuite disparu en tant qu’école indépendante. Ses enseignements ont été intégrés dans ceux de toutes les autres écoles tibétaines, mais tout particulièrement dans l’école Guélouk. Cette école fut fondée par le maître tibétain Jé Tsongkhapa Lobsang Drakpa (1357-1419), connu également sous le nom de Jé Rinpoché. Il fit construire le monastère de Gandèn en 1409, hors de Lhassa, et ce site devint le siège principal de la lignée Guélouk.
Les huit lignées de pratique
Le bouddhisme au Tibet comprend également huit traditions principales de pratique, appelées les huit lignées de pratique. Alliant études et réalisations, elles puisent leur origine auprès de grands maîtres accomplis tant Indiens que Tibétains à travers des siècles d’histoire.
Toutes ces traditions représentent les écoles et les lignées principales du bouddhisme tibétain.