La naissance
En l’an 563 ou 566 av J-C, un prince naquit au sein d’une noble famille du clan des Shakya, dans un très beau parc du nom de Lumbini, situé aux pieds des hauteurs de l’Himalaya, l’actuel sud du Népal. Ce magnifique jardin situé non loin de l’ancienne capitale Kapilavastu, appartenait à cette époque au royaume des Shakyas. Le roi Suddhodana de la caste royale des guerriers (Kshatriya) et du clan de l’ancienne et noble lignée des Gautamas, nomma son fils Siddhârta. La reine mère, du nom de Mahamaya était la fille d’un puissant noble Shakya (Suprabouddha). Avant la conception de son fils, elle vit en songe un magnifique éléphant blanc à six défenses pénétrer son ventre.
Après la naissance du jeune prince, certains devins prédirent qu’il deviendrait un monarque universel (un chakravartin), ou encore un être éveillé (un bouddha). Dès sa naissance, le prince Siddhârta montra plusieurs marques de perfection.
La vie princière
Sept jours plus tard, la Reine Mahamaya décéda. Sa sœur Mahaprajpati Gautami qui était aussi une épouse du Roi Suddhodana, prit soin de Siddharta. Elle l’éleva comme son propre enfant avec beaucoup d’attention et d’amour. Le roi souhaitait ardemment que son fils lui succèdât, il lui donna alors la meilleure éducation qui soit, le comblant de moments de plaisirs et de bonheur, en essayant de le détourner de toute voie religieuse, le poussant ainsi à devenir le prochain Roi des Shakyas.
Jeune prince, Siddhartha fut entièrement formé dans les arts et les sciences qu’il maîtrisa aussi bien que l’art de la guerre, et d’autres matières. Il était doté d’une grande intelligence et d’une carrure d’où émanaient force et puissance. A seize ans, il épousa Yashodhara, ce fut pour lui une période de plaisirs mondains, où il jouissait du confort des palais, des jardins, et de toutes les autres richesses dignes d’un roi.
Le renoncement
Au cours d’une promenade à l’extérieur du palais, le Prince Siddhartha rencontra « quatre signes » représentés par une personne âgée, un malade, un cadavre, et un moine, qui le marquèrent profondément. Fort de cette expérience, il comprit le caractère éphémère de la jeunesse, de la santé, et de l’existence pouvant s’éteindre à tout moment. Par ailleurs, il réalisa que le seul moyen de se libérer de la souffrance du monde « samsarique » résidait en la recherche d’une voie spirituelle authentique à suivre.
A l’âge de 29 ans, après la naissance de son fils Rahula, Siddharta quitta le royaume et s’engagea sur la voie de l’ascèse. Il devint alors un yogi errant en quête de vérité, dédiant son engagement pour le bienfait de tous les êtres. Il commença tout d’abord à pratiquer en prenant pour guides deux maîtres du nom d’Arada Kalama et de Rudraka Ramaputra, qui menaient une vie d’ascètes.
La réalisation
Réalisant que son objectif en vue de la libération n’avait pas été atteint, il abandonna le chemin de l’ascèse et se tourna vers la méditation, souhaitant ainsi atteindre l’illumination. Après six années d’épreuves et de pratiques près du fleuve Nairanjana, il commença à voyager et se déplaça peu à peu vers la région de Gaya. Siddhartha se rendit à Bodh Gaya, où il s’assit sous l’arbre de la Bodhi, et prit la résolution de demeurer en méditation ininterrompue jusqu’à l’obtention de l’éveil.
Après quarante-neuf jours de méditation, à l’âge de trente-cinq ans, le prince Siddhartha atteignit l’éveil complet, l’actualisation de la « bouddhéité », en surmontant tous les obstacles et les tentations provoqués par les maras. Siddhartha devint alors le « bouddha », un être éveillé, et sut qu’il ne reprendrait plus jamais naissance dans le royaume du samsara.
Les enseignements et le bienfaits des êtres
Réalisant que son accomplissement ne pouvait être expliqué directement, il demeura en silence pendant sept semaines. Toutefois, en réponse à la requête pressante d’Indra et de Brahma, il prononça son premier discours connu comme « La première mise en mouvement de la roue du dharma» au Parc des Gazelles, à Sarnath, près de Bénarès. Là, il enseigna les quatre nobles vérités. Ses cinq compagnons d’ascèse, devinrent ses premiers disciples. La communauté monastique appelée « la sangha » se forma peu à peu.
Le Bouddha mit à nouveau la roue du dharma en mouvement au Pic des Vautours, non loin de Rajagriha, en enseignant que la nature de tous les phénomènes est vacuité (shunyata), en d’autres termes qu’elle est dépourvue d’existence propre. Par la suite, le Bouddha enseigna de nombreuses années dans différents endroits, tels que Vaishali. Les enseignements de cette période sont connus comme étant ceux de la « Troisième mise en mouvement de la roue du dharma » au cours de laquelle le Bouddha a exposé un grand nombre de sujets, en mettant en lumière le fait que tout être possède la nature fondamentale de bouddha, le « Tathagata-garbha ».
A travers ses enseignements, le Bouddha a montré le chemin qui mène à l’expérience de l’éveil et à la libération du cycle des existences. Par ce noble geste, il a manifesté sa compassion illimitée et son amour bienveillant envers tous les êtres qui désirent s’affranchir du cycle des existences, et obtenir la libération ultime. Le Roi Bimbisara de Magadha devint aussi un disciple du Bouddha. Il offrit un monastère près de Rajagriha, la capitale de Magadha, un lieu très important pour le développement historique de la sangha. Le Bouddha resta principalement dans la région de Vaishali, et de Rajagriha, se déplaçant d’un endroit à un autre, en vivant d’aumônes. Le nombre de ses disciples augmenta très rapidement. Les étudiants les plus importants du Bouddha étaient Kashyapa, Shariputra, Maudgalyayana, et Ananda. Plus tard, le Bouddha établit l’ordination des nonnes (bhikshuni), et eut de nombreux disciples dans les régions de Vaishali et de Rajagriha.
Du fait qu’il naquit en tant que prince des Shakyas, il fut connu comme le « Shakyamouni » (le Sage des Shaykas) après avoir atteint l’éveil. À partir de son nom de lignage, il fut plus tard appelé le Bouddha Gautama.
Durant la vie du Bouddha, son cousin Devadatta jalousa énormément sa réalisation. Voulant prendre sa place et devenir le chef de la sangha, il tenta plusieurs fois de lui nuire. N’y parvenant pas, il provoqua toutefois un schisme entre les communautés monastiques de Vaisali, causant beaucoup de souffrances à la sangha, ainsi qu’au développement spirituel de la communauté.
Le Paranirvana
À l’âge de 80 ans, le Bouddha Shakyamuni prit Kashyapa pour régent afin qu’il poursuive les activités de la sangha. Puis, allongé sur le côté droit, faisant face à l’Ouest, il entra en parinirvana. (D’autres récits et certains soutras mentionnent que l’absorption d’un mets avarié causa son trépas). Ses reliques furent distribuées et conservées dans sept stupas, et dans bien d’autres contrées.