Le Bouddha
Le bouddha Shakyamouni est le fondateur de la tradition spirituelle du bouddhisme, le bouddha dharma, expression signifiant littéralement « les enseignements de celui qui est éveillé ».
Ainsi donc, dans l’Inde ancienne d’il y a plus de 2500 ans, un prince nommé Siddhârta Gautama s’engagea sur la voie de l’ascétisme durant plusieurs années. Réalisant qu’il ne pourrait atteindre l’éveil de cette façon, il abandonna cette voie et se rendit à Bodhgaya où il s’assit sous l’arbre de la Bodhi pour y méditer. Au terme de la quarante-neuvième journée, il obtint l’illumination en réalisant la nature de tous les phénomènes. Il devint alors le Bouddha, ou l’Eveillé.
Le Bouddhisme
Historiquement, le bouddha se rendit à Sarnath situé au nord de l’Inde où il commença, en s’appuyant sur sa propre expérience, à donner des enseignements à une petite assemblée au « Parc des gazelles ».
Comment peut-on définir le bouddhisme aujourd’hui? Les enseignements du bouddha, le « dharma » ou « vérité », se présentent notamment comme des discussions entre le bouddha et ses disciples, traitant de la doctrine philosophique bouddhiste ainsi que des nombreuses façons de pratiquer le dharma et de travailler sur son esprit.
Les enseignements du bouddha montrent la voie et les pratiques qui mènent à l’état d’éveil absolu et à la libération du cycle des existences, autrement appelé le samsara. Dans son enseignement, le bouddha énonça que tous les êtres sensibles ont en eux-mêmes le potentiel de l’éveil, et que celui-ci est réalisable au travers de diverses méthodes. Le processus de l’éveil comprend principalement deux principes : l’accumulation de mérites et celle de sagesse, celles-ci se développant au travers de l’étude de la vue philosophique authentique jusqu’au processus de la pratique méditative. Les méthodes appliquées sur le chemin de la libération se transmettent de génération en génération, principe connu dans le Vajrayana comme étant la « lignée ».
Les enseignements
Après le paranirvana du bouddha Shakyamouni (vers l’an 486 ou 483 av J.C, selon les sources occidentales, et l’an 544 av J.C, selon la tradition Pali.), le régent du bouddha, Mahakasyapa, rassembla les biskhus (membres pleinement ordonnés de la communauté monastique) ayant atteint le stade d’arhat (celui qui a détruit l’ennemi intérieur).
Ce fut le bouddha qui nomma Mahakasyapa pour guider la sangha après son trépas. Lors de la retraite des pluies, ce dernier présida donc le premier Concile auquel participèrent cinq cent arhats et qui se tint dans des lieux nommés Rajagriha et Ajatasatru. Le roi de Magadha sponsorisa cet évènement en offrant vivres et logis. Ce premier grand rassemblement historique de la sangha bouddhiste fut établi pour consigner, clarifier, consolider et finalement permettre la préservation des enseignements du Bouddha.
Durant ce grand rassemblement Ananda récita les soutras (philosophie), Upali présenta le vinaya (éthique), et Mahakasyapa l’abhidharma (phénoménologie). Ces trois sujets sont connus dans le monde bouddhiste sous l’appellation du tripitaka, ou « Triple collection », ou encore les « Trois Corbeilles » des enseignements du bouddha : le soutra-pitaka, le vinaya-pitaka et l’abhidarma-pitaka.
Selon Nagarjuna, grand maître du Mahayana et fondateur de l’école dite de « la Voie du Milieu », les bodhisattvas se rassemblèrent à Vimalasvabhava, non loin de Rajagriha, sous la présidence du bodhisattva Samantabhadra. Au cours de l’assemblée, le bodhisattva Vajrapani récita les soutras, le bodhisattva Maitreya se chargea du vinaya, et le bodhisattva Manjusri de l’abhidharma. Ce concile permit ainsi de préserver les enseignements du Mahayana.
Plus tard, deux autres conciles se tinrent afin de préserver la collection intégrale des enseignements du bouddha. Certains écrits existent encore dans différentes langues, notamment en sanscrit, pali, tibétain, birman, chinois, japonais. Plusieurs soutras ont également été traduits en langues occidentales, comme en anglais, français, ainsi qu’en allemand.
Les enseignements des trois yanas
Lors de cycles d’enseignements, le bouddha a transmis l’intégralité de ses instructions spirituelles en les regroupant au sein des trois yanas (véhicules ou voie): le shravaka-yana (auditeurs), le pratyekabouddha-yana (bouddhas par eux-mêmes), et le bodhisattva-yana (bodhisattvas). Néanmoins, parmi les pratiquants du bouddhisme tibétain, ces trois voies sont communément qualifiées de véhicule « de base » (hinayana), « universel» (mahayana), et «indestructible » (vajrayana).
Chaque cycle d’enseignement fut considéré à différentes périodes de l’histoire du bouddhisme.
1. Les enseignements du Hinayana
Le premier Concile rassemblé après le trépas du bouddha, mit l’accent sur les enseignements du hinayana dont les différentes branches, au nombre de dix-huit, virent le jour en Inde au temps du grand roi indien Asoka (1er siècle av J.C). Au cours de son règne, le bouddhisme commença à se répandre dans toute l’Asie; le hinayana fut même établi au Sri Lanka.
2. Les enseignements du Mahayana
Les enseignements du mahayana se propagèrent en l’Asie à partir du 1er siècle av JC. Au cours des siècles qui suivirent, ils prirent un essor important dans l’ensemble des pays d’Asie, dont le Tibet. La tradition du bouddha put également franchir rapidement les frontières en empruntant les routes marchandes, notamment la Route de la Soie reliant l’empire chinois à ce qui est l’actuelle Europe.
En Inde et dans les pays voisins, les grands maîtres des enseignements du mahayana tels que Nagarjuna, Bhavya, Jnanagarbha, Aryadéva, Asanga, Vasubandhou, Dignaga, Dharmakirti, Tilopa, Naropa et bien d’autres devinrent très célèbres. Ce fut au 4ème siècle que le bouddhisme commença à se diffuser en Chine.
3. Les enseignements du Vajrayana
Bien que le bouddha ait enseigné beaucoup plus tard le vajrayana à un groupe restreint de disciples prêts à recevoir ce cycle d’enseignement, celui-ci ne connut pas de notoriété immédiate. Ce n’est qu’à partir du 6ème siècle après J.C que plusieurs grands maîtres du mahayana commencèrent à suivre la voie du vajrayana, abandonnant leurs établissements scholastiques et monastiques, afin de pratiquer cette voie, hors de tout contexte institutionnel.