Sa Sainteté le dix-septième Gyalwang Karmapa
LES KARMAPAS
Déchin Chegpa, le 5ème Karmapa
Le mot Karmapa signifie « Celui qui incarne l’activité des bouddhas » ou « l’incarnation de toutes les activités des bouddhas ». Selon la tradition tibétaine, les grands maîtres éveillés ont le pouvoir de renaître de façon intentionnelle sous l’aspect d’un maître afin de poursuivre les enseignements de leur incarnation précédente.
Perpétuant cette tradition, les Karmapas se sont successivement incarnés sous l’aspect du corps d’émanation (Skt. nirmanakaya) durant dix sept vies successives, comme le présent Karmapa. Tous les Karmapas ont joué un rôle important dans la préservation et le développement des enseignements du bouddhisme tibétain.
La venue du Karmapa fut prédite par le Bouddha Shakyamouni et par le grand maître tantrique de l’Inde, Gourou Rinpoché, Padmasambhava. Au cours des siècles, les Karmapas ont été la figure centrale de la préservation de l’école du vajrayana et notamment celle de la lignée Kagyu. (Pour plus d’informations sur les précédents Karmapas, voir la rubrique Les 17 Karmapas).
LA NAISSANCE ET LES PREMIÈRES ANNÉES DU 17ème KARMAPA
En 1985, un enfant naquit dans une famille de nomades dans la région du Lhatok, située à l’est du Tibet. Pendant les mois précédant son arrivée au monde, sa mère fit des rêves merveilleux. Le jour de sa naissance un coucou se posa sur la tente familiale et on entendit également un son mystérieux comme celui d’une conque qui résonna au travers de la vallée.
Au Tibet, de tels faits sont considérés comme porteurs de signes auspicieux, indiquant la naissance d’un maître éveillé.
Le jeune nomade portait le nom d’Apo Gaga. Ses premières années furent pour sa famille remplies de bénédictions, bien que le jeune Apo Gaga n’évoquait aucun lien avec les Karmapas. Cependant, en 1992, il demanda à sa famille de déplacer leur tente dans une autre vallée, et leur fit part que des moines en voyage allaient bientôt arriver. Aussitôt après avoir installé leur nouveau foyer, des disciples du Seizième Karmapa passèrent par ce nouvel emplacement, suivant les instructions secrètes laissées par le Seizième Karmapa dans sa lettre de prédiction. La naissance et les autres détails de la vie d’Apo Gaga correspondaient exactement aux prédictions de la lettre. Apo Gaga fut ainsi découvert en tant que le Dix-septième Karmapa, Orgyèn Drodul Trinley Dorjé.
En plus de sa lettre de prédiction, le Seizième Karmapa avait écrit plusieurs poèmes ou chants, annonçant que s’il devait quitter son siège principal de Tsourpou au Tibet, il y reviendrait très bientôt, que son maître racine serait Son Éminence Sitou Rinpoché et qu’il étudierait également en Inde. Après son trépas, il ne fit aucun doute que ces prédictions étaient destinées à son successeur. On note également qu’au cours du 19ème siècle, le maître Chogyur Lingpa fit plusieurs prédictions sur la vie des Karmapas, et quant à celles du 17ème Karmapa, elles correspondaient exactement aux détails de sa naissance. Comme ces prédictions se réalisent d’elles-mêmes sans la reconnaissance par un autre maître, il est dit traditionnellement que le Karmapa se « Reconnaît de lui-même. »
(Ces points sont expliqués en détail dans la rubrique Historique).
LE KARMAPA RETOURNE À TSOURPOU AU TIBET, LE SIÈGE HISTORIQUE DES KARMAPAS
Le retour historique de Sa Sainteté le 17ème Karmapa au Monastère de Tsourpou au Tibet, le 15 Juin 1992. Ici, vêtu d’un habit de brocart d’or bordé de rouge et d’un chapeau traditionnel doré, chevauchant un cheval
Le Dix-septième Karmapa retourna au monastère de Tolung Tsourpou, au Tibet Central, en 1992. Il y fut intronisé le 27 septembre 1992, avec la permission du gouvernement Chinois. Plus de 20 000 fidèles étaient présents, témoins de son retour. Le matin suivant, quelques
25 000 personnes défilèrent devant lui afin de recevoir ses bénédictions.
A Tsourpou, le Karmapa étudia les sciences bouddhistes de l’esprit, apprit les rituels, et pratiqua les arts sacrés, telles les danses traditionnelles. Tous les jours, il recevait des centaines de visiteurs venus de tout le Tibet et du monde entier. Il commença également à accorder des initiations et à participer aux divers rituels du monastère. À l’âge de 10 ans, Sa Sainteté reconnut les réincarnations de maîtres remarquables, tels que Pawo Rinpoché, Jamgon Kongtrul, et Dabzang Rinpoché.
Pendant les années où Sa Sainteté résida à Tsourpou, il entreprit de reconstruire le monastère et de restaurer les temples, les autels, les stupas, le shédra (le collège monastique), ainsi que les résidences, qui avaient été sérieusement endommagés ou laissés à l’abandon au fil des années. Ce faisant, il remplissait l’un des devoirs principaux d’un Karmapa. Mais les années passant, Sa Sainteté souhaitait recevoir les initiations et transmissions de sa lignée, or la plupart des maîtres de la lignée Kagyu résidaient en Inde. Afin de remplir son rôle spirituel, le Karmapa quitta secrètement le Tibet avec quelques compagnons en direction de l’Inde.
LE VOYAGE DE SA SAINTETÉ
Sa Sainteté le Gyalwang Karmapa rencontre Sa Sainteté le Dalaï Lama pour la première fois lors de son arrivée à Dharamsala, le 5 janvier 2000
Après des mois passés à élaborer un plan minutieux, le 28 Décembre 1999, le Karmapa, âgé de 14 ans, annonça qu’il allait faire une retraite solitaire. Habillé en civil, il s’enfuit de son monastère en compagnie de quelques personnes. Commença alors un voyage intrépide en voiture, à pied, à cheval, en hélicoptère, en train, et en taxi… un voyage héroïque qui fit la une de la presse internationale. Le 5 janvier 2000, il arriva à Dharamsala, en Inde, à la grande surprise et à l’allégresse du monde entier. Il y rencontra Sa Sainteté le Quatorzième Dalaï Lama. En 2001, le statut de réfugié lui fut octroyé par le gouvernement Indien. Les détails de son remarquable périple du Tibet jusqu’en Inde se trouvent dans la rubrique « Evasion ».
Depuis l’an 2000 et jusqu’à ce jour, Sa Sainteté réside près de Dharamsala, à l’Université Tantrique de Gyuto. Il a reçu la permission des autorités gouvernementales indiennes de se rendre sur les sites bouddhistes en Inde et voyage tous les ans à Bodhgaya et à Sarnath, afin de présider de grandes cérémonies importantes pour la lignée Kagyu. ll s’est également rendu au Ladakh, en Inde du Sud pour rendre visite à la communauté tibétaine, à Calcutta, ainsi que dans la région de l’Himachal. Sa Sainteté attend toujours la permission des autorités indiennes pour retourner au Monastère de Rumtek, siège traditionnel des Karmapas, au Sikkim.
En 2008, Sa Sainteté a reçu la permission de voyager aux Etats-Unis afin d’enseigner le Dharma pour la première fois en Occident. Les détails de la visite historique de Sa Sainteté en Occident se trouvent sur www.karmapavisit.org
