La liberté religieuse : un droit fondamental
27 juillet 2018 - Institut américain de la paix, Washington, D.C.
Du 24 au 26 juillet 2018, l’Institut américain de la paix (USIP) a tenu une conférence s’intéressant aux solutions concrètes à apporter aux problèmes de liberté religieuse dans le monde. Le lendemain, une conférence, organisée conjointement par l’Institut américain de la paix, l’Institut républicain international et la Recherche d’un terrain commun, explorait comment lutter contre l’extrémisme violent et comment construire la paix dans un esprit œcuménique. Sa Sainteté était le principal intervenant dans ce dernier panel.
Sa Sainteté remercie tout d’abord d’avoir été invité à la conférence et mentionne sa visite à l’Institut américain de la paix ; il aborde les questions de religion et de choix.
« Tout d’abord, je pense que la liberté religieuse est l’un de nos droits humains les plus fondamentaux. C’est l’un des plus importants car la liberté religieuse ou son absence n’affecte pas seulement ceux qui sont croyants : comme c’est une question de choix, la liberté religieuse accorde à ceux qui choisissent d’être croyants tout comme à ceux qui choisissent de ne pas être croyants le même droit de vivre en accord avec leur choix. Cependant, la question demeure de savoir comment nous pouvons, de façon pratique, mettre en œuvre notre liberté religieuse et la garantir. Par exemple, je rencontre beaucoup de gens pour qui la religion peut s’avérer être un problème même au sein de leur propre famille. Peut-être les parents sont bouddhistes et pourtant les enfants sont attirés par le christianisme ; et comme les parents aimeraient que leurs enfants partagent leur foi, la situation peut devenir difficile.
Le fait est que la spiritualité, y compris la spiritualité religieuse, est une question très personnelle ; elle dépend des tendances dans l’esprit de chacun (les choix que l’on fait et les sentiments que l’on a). La religion est souvent présentée comme une tradition qu’il faut suivre, par exemple celle de vos parents. Il est cependant essentiel de respecter les dispositions de notre propre esprit, et pourtant nous n’accordons parfois pas assez d’importance aux sensibilités.
Pour cette raison, quand nous pratiquons une religion, nous ne devons pas imiter les autres ou suivre aveuglément une coutume. La pratique spirituelle doit être une façon de donner du sens à notre vie et d’arriver à une compréhension du sens fondamental de la vie et de sa valeur ; c’est ce que doit être la pratique spirituelle pour chacun de nous en tant qu’individu en contact avec son propre esprit Avoir accès à une tradition religieuse doit être ressenti comme une opportunité d’explorer notre monde intérieur et de développer nos valeurs spirituelles, et non comme quelque chose qui nous est imposé. Les chefs religieux ont donc la responsabilité de faire prendre conscience aux gens de cette quête intérieure, et aussi de présenter le fait que la liberté religieuse est un droit inné, et non quelque chose qui peut être donné ou retiré. »