Célébration de connexions du dharma
18 août 2016 – Gurgaon, Inde
Pour ce dernier après-midi des enseignements sur le Soutra du Cœur, nous assistons à une célébration de tout le séminaire. Sur les centaines de tables basses de méditation, on a placé une assiette contenant le célèbre gâteau taïwanais à l’ananas et une tasse du non moins célèbre thé des montagnes (les deux ayant été apportés depuis Taïwan).
Sa Sainteté entre dans la grande salle et prend place sur l’estrade.
D’abord, vingt participants ont chacun trois minutes pour partager leur expérience du séminaire. Ils se tiennent debout, près de l’estrade où le Karmapa a pris place dans un fauteuil, face à des centaines de personnes, et ils se passent le micro pour raconter combien ils ont été touchés par la présence du Karmapa, par son enseignement très clair délivré directement en mandarin, et par la profondeur des mots du soutra. Certaines personnes sont en pleurs et l’auditoire, qui écoute tous ces témoignages avec la plus grande attention, les applaudit pour les encourager à terminer leur histoire.
Après ces témoignages, un chanteur et une musicienne qui joue du luth chinois interprètent une version du Soutra du Cœur, suivie de la prière de longue vie pour le Karmapa écrite par le Dalaï-Lama (prière dont les paroles apparaissent sur l’écran pour permettre à tous de participer).
Ani Miao Rong présente un diaporama pour montrer à tous, le travail fait en coulisses par les organisateurs; le diaporama inclut de nombreuses photos du Karmapa pendant les enseignements, et des photos des disciples qui l’écoutent.
Puis le Karmapa est invité à prendre la parole :
« L’an dernier, après le Meunlam, l’idée m’est venue que j’aimerais enseigner le Soutra du Cœur et que j’aimerais le faire en mandarin. J’en ai donc parlé à Khènpo Tèngyé et à Ani Miao Rong, et je leur ai demandé, ainsi qu’à la Fondation Hwa Yue, d’organiser ce séminaire. La décision a été prise il y a seulement 5 à 7 mois. En donnant ces enseignements, j’ai fait de mon mieux et j’espère sincèrement qu’ils vous ont inspirés et vous ont été bénéfiques.
À cet instant, je suis très reconnaissant au gouvernement qui, quand j’étais jeune, a permis que des professeurs viennent m’enseigner le chinois ; j’ai une profonde reconnaissance envers mes professeurs chinois car, grâce à leur dur travail, je suis capable d’enseigner le dharma en mandarin, et j’aimerais profiter de cette occasion pour les remercier.
J’ai en moi le profond sentiment que, dans le passé, j’ai eu une connexion très forte avec la Chine. Il me vient parfois à l’esprit l’image de lieux anciens où j’ai vécu … je peux même en sentir les odeurs.
J’ai une profonde reconnaissance envers tous les Karmapas du passé ; en effet, j’ai le sentiment que, qui je suis aujourd’hui et ma connexion avec les disciples chinois, ceci n’est pas du à moi-même mais à tous les Karmapas du passé et à leur compassion. J’ai donc beaucoup de gratitude envers eux, et en particulier envers le 2e Karmapa, parce qu’il a rêvé de Chienbo Wenshu (Manjoushri aux mille bols) qui lui a fait cette prophétie : « À l’avenir, tu devrais faire tiennes toutes les terres de l’Orient. »
Avec cette prophétie, je crois que le Karmapa a fait de nombreux souhaits, en particulier le 5e Karmapa. C’est peut-être à son époque que les Han chinois ont vraiment établi une connexion avec le bouddhisme tibétain. On dit que cela a commencé avec le 5e Karmapa. Mais peu importe, à cet instant, je suis reconnaissant à tous les Karmapas du passé qui m’ont donné l’occasion de me relier à vous et d’enseigner le dharma en mandarin. Merci. »
Une fois les applaudissements calmés, le Karmapa reprend :
« Comme les enseignements allaient être donnés en mandarin, il nous a fallu préparer le sujet à l’avance et le faire bien. Nous avons eu la chance d’avoir un groupe de grands maîtres pour nous aider : Yang Ting Tulkou, Guéshé Rinchèn Ngodoup, Khènpo Lodro Tènzin, Lodro Rinchèn et Ani Miao Rong. J’aimerais les remercier de leur aide.
Depuis mon plus jeune âge, j’ai rencontré de nombreux grands lamas et j’ai reçu leurs enseignements et leur compassion ; j’ai aussi été soutenu par d’innombrables frères, sœurs et amis du dharma. C’est grâce à eux que j’ai pu arriver où j’en suis aujourd’hui. Cela n’a pas été facile, et j’aimerais remercier tous ces lamas et tous ces amis.
Dans cette vie, je me sens très honoré d’avoir pu apprendre le mandarin et de l’utiliser, et aussi d’apprendre d’autres langues afin que dans chacune de mes vies je puisse prononcer des paroles bénéfiques à vous tous. Merci à tous. Merci. »
Ani Miao Rong prend alors la parole et demande à tous ceux qui ont eu la chance d’écouter les enseignements du Karmapa de prier pour que Sa Sainteté puisse nous donner des enseignements chaque année et qu’il le fasse en mandarin pour le bien de ses disciples chinois.
Trois représentants des organisateurs font ensuite des offrandes au Karmapa et à la sangha ordonnée. Puis le Karmapa descend de l’estrade et passe au milieu des rangées de participants pour offrir à chacun un rouleau contenant le Soutra du Cœur qu’il a calligraphié et qui est imprimé en lettres d’or.
Une conclusion parfaite pour un enseignement parfait.