Conclusion des enseignements de Karmapa pendant le Gunchö
J 10 – enseignements sur les 100 courtes instructions.
Monastère Tergar, Bodhgaya – 11 décembre 2014
Gyalwang Karmapa termine la transmission du chapitre sur les instructions des deux types de bodhicitta par les instructions de post-méditation.
La première instruction est de faire de l’adversité le chemin.
- Pendant une maladie pensez que vous souffrez car dans le passé sous l’emprise de l’attachement vous avez battu ou tué quelqu’un. Plus la maladie est grave, plus vous devriez être heureux. Vous visualisez le guru et vous le suppliez en reconnaissant que ce que vous endurez est dû au mûrissement du karma de vos vies précédentes et vous priez afin de pouvoir prendre sur vous les souffrances des autres êtres.
- Si vous êtes atteint d’une maladie causée par les démons, vous devriez visualiser que vous offrez votre chair et votre sang aux esprits malfaisants qui sont la cause de vos difficultés. Comme dans la pratique de Tcheu. Commencez par une courte pratique du Guru Yoga et à la fin priez pour que tous ces êtres atteignent l’éveil.
- Faire de l’adversité le chemin : quoiqu’il advienne, vous acceptez l’adversité comme le résultat du karma passé, la conséquence des méfaits que vous avez infligés aux autres. Réjouissez-vous que cela se produise et priez pour que vos souffrances remboursent votre dette karmique. Suppliez le guru afin que toute votre vertu apporte le bonheur à tous les autres êtres.
- Protéger la bodhicitta ultime : la maladie et la souffrance n’ont pas d’existence propre et ne peuvent donc pas vous nuire. En méditant sur l’inséparabilité de la sagesse et de la compassion, réalisez les deux types d’altruisme.
Puis viennent les instructions sur l’entraînement à la bodhicitta dans les quatre activités. Utilisez tout ce que vous faites comme un moyen de développer la bodhicitta. Toutes les formes que vous voyez sont Avalokiteshvara. Tous les sons sont les sons du mantra Om Mani Padme Hung. Méditez sur la dévotion jusqu’à ce que toutes les apparences soient pures.
Le chapitre se termine sur les instructions pour le moment de la mort.
Transférez votre conscience au moment de la mort en utilisant les quatre pouvoirs – la graine, l’aspiration, la résolution et l’habitude. Le pouvoir de la graine est l’état de conscience au moment de la mort, offrez tout ce que vous possédez. Générez l’aspiration de développer la bodhicitta. Prenez la résolution d’abandonner l’attachement au soi et de travailler uniquement au bien des autres. Entraînez-vous dans la grande compassion.
Lorsque vous mourrez asseyez-vous dans la posture vajra si vous le pouvez, sinon couchez-vous sur le côté droit dans la position du lion. Visualisez votre lama au centre d’un champ pur, inséparable du Bouddha Amitabha et demeurez dans le mahamudra.
Détails pour l’initiation de Muni Trisamayavyuha.
Avant le monlam, Karmapa va conférer l’initiation des 24 divinités paisibles du 9° Karmapa Wangchuk Dorje, appelé « Connaître l’Une les Libère toutes ». Sa Sainteté explique que ce sera la première fois qu’il donnera un ensemble aussi large d’initiations.
Généralement avant de recevoir une initiation, le requérant doit avoir reçu une initiation tantrique. Les 24 divinités émanent principalement des kriya ( action) et des carya ( conuite) tantras. Il y a trois familles de kriya tantras : Tathagata, Lotus et Vajra. La famille des Tathagata est la plus haute et couvre donc les initiations des autres familles kriya. C’est pour cette raison que le 20 décembre, Sa Sainteté Sakya Trizin conférera l’initiation de cette famille, le Muni Trisamayavyuha.
Plusieurs raisons ont conduit Karmapa à faire appel à Sa Sainteté Sakya Trizin pour cette initiation. Premièrement, ce tantra nous est parvenu grâce à la tradition Sakya. Deuxièmement Sakya Trizin est un maître hautement vénéré et respecté. Troisièmement, le 16° Karmapa était très proche du jeune Sakya Trizin et l’avait nourri pendant les premières années de leur exil en Inde.
De plus, inviter Sakya Trizin fait opposition au sectarisme qui existe parfois chez les Kagyupas .
Conclusion
Karmapa se tourne une fois encore vers les moines et leur donne des conseils d’attitude et de comportement.
Les ancêtres Kagyu disaient que l’écoute, la contemplation et la méditation sont le moyen qui permet de dompter un mental agité et indiscipliné. Les nomades tibétains savaient assouplir le cuir de yack. Ils la trempaient dans l’eau, puis la frottaient avec du beurre, puis la frottaient encore et encore avec leurs mains. De même, pour votre esprit, l’écoute est comme le trempage dans l’eau, la contemplation est comme le beurre et la méditation c’est frotter le cuir encore et encore. Votre mental devrait devenir plus calme et plus souple. Si votre esprit est dompté et malléable, c’est le signe que votre écoute, votre contemplation et votre méditation sont correctes.
Depuis le début, les études universitaires doivent être basées sur une motivation et une résolution sans faille . Entendre un seul mot du dharma devrait affaiblir vos perturbations et accroître vos perceptions pures.
Karmapa a également dit quelques mots aux laïcs qui ont suivi les enseignements. Il a dit combien il est heureux de les voir même s’il pense qu’ils n’ont pas reçu tout ce qu’ils étaient en droit d’attendre puisque les enseignements étaient principalement élaborés pour les moines.
« Votre présence m’encourage et me donne l’impression d’être soutenu »