Prière de prompt retour, adressée à Tenga Rinpoché
Hommage au maître !
Souverain détenteur-du-vajra (vajradhara), expression de la sagesse primordiale de tous les victorieux (bouddhas),
Sublime lama, vous étiez pour moi d’une bienveillance à nulle autre pareille;
Que pour un temps vous soyez ainsi absorbé en la dimension de réalité (dharmadhātu),
Tourmente d’une douleur informelle mon humble cœur empourpré.
Alors qu’handicapé par l’acuité [déclinante] de vos facultés visuelles,
Vous disposiez d’un corps dont jambes et doigts avaient été amputés,
Votre attention pour les êtres vivants au grand jamais ne faillit!
Vénérable lama, père d’exception, je conserve le souvenir de votre bienveillance.
Votre divin visage, résolument avenant, j’ai la sensation de le revoir,
La mélodie de vos paroles, intentionnellement douces, tourbillonne à mes oreilles,
Et votre compassion, délibérément aimante, s’est imprimée en mon cœur,
Vénérable, de tout ce que vous avez sciemment été, je garde le souvenir.
Faites s’élever promptement le juvénile soleil de votre [corps d']apparition qui,
Depuis les gorges des monts orientaux où n’a de cesse votre aspiration à l’éveil de tous,
En se projetant comme l’orbe d’or de vos trois entraînements,
Propagera aux confins cardinaux l’ondoiement lumineux du bonheur [ordinaire] et de la félicité [spirituelle].
Le temps où serait clarifiée la sombre opacité de l’ignorance n’étant pas advenu,
Ni celui où cet océan du cycle [des existences] aurait été franchi.
Voilà pourquoi, vous tenant pour mon éternel refuge et lieu d’espoirs,
À vos pieds de lotus, de vie en vie, je me plie et vous rends hommage.
Alors que le sublime Tenga Rinpoché – le seigneur du refuge (kyab-djé) à l’inégalable bienveillance – était parti pour un temps en la quiétude de la dimension de réalité (dharmadhātu), afin qu’il accède à sa promesse de revenir guider ses disciples de bonne fortune, celui à qui revint la charge de Karmapa et qui porte le nom d’Orgyèn Trinlé composa cette prière d’exhortation le 4 avril de l’année 2012. Vertu!
Traduction par Karma Sangyé Tènzin, Paris