La veille des Monlam Gyalwang Karmapa inspecte la sangha
29 février 2012
Dans la matinée précédant le 29ème Kagyu Monlam, Gyalwang Karmapa a rassemblé les moines et les nonnes sous le chapiteau des Monlam pour revoir avec eux les procédures et les comportements d’une sangha participant au Monlam, et pour vérifier que chacun ait gardé en mémoire la façon correcte d’accomplir toute chose.
La sangha était assise, en rangées de dos bien droits, attendant patiemment, leur chögö jaune (robe de prière jaune) plié avec soin et placé comme il se doit par-dessus l’épaule gauche. Les jeunes rinpochés étaient assis à droite, au premier rang. Les nonnes étaient sur la gauche, la plupart des moines étaient à droite, mais certains à gauche derrière les nonnes. En face d’eux, sur la scène du Monlam, des moines, des nonnes et des bénévoles laïcs, travaillaient avec calme et efficacité pour apporter les touches finales aux deux autels des Monlam et aux grands bouquets de fleurs qui décorent chaque niveau de la scène.
Le « test de la sangha » selon le nom qui lui est donné, a débuté peu de temps après 8h du matin. Environ 2000 moines et nonnes étaient réunis sous le chapiteau. Gyalwang Karmapa s’est assis dans l’allée en face de la scène et a fait une courte allocution d’ introduction à propos de l’examen, pour expliquer les points qui seraient revus. Il est ensuite monté sur la scène pour montrer la bonne façon de recevoir et de porter le kangyur. Des petits morceaux de papier portant les noms des moines et des nonnes des différents monastères, avaient été mis dans un bol d’aumône, et Sa Sainteté en a tiré les noms pour appeler sur la scène ceux qui allaient passer le test.
Deux groupes de gelong, moines pleinement ordonnés, ont été les premiers à passer l’examen. Avec une certaine appréhension, ils ont gravi les marches pour monter sur la scène et faire face à la foule des moines et nonnes.
La première partie du test concernait le respect à apporter à leurs robes. Ils ont d’abord montré qu’ils portaient correctement le sen ( châle bordeaux), puis qu’ils connaissaient les procédures pour manipuler le chögö, le namchar (robe jaune de plusieurs morceaux cousus entre eux des moines pleinement ordonnés) et le dingwa ( pièce de tissus bordeaux utilisée pour couvrir le sol). Ils les déplaçaient pour les mettre, les enlever et les porter correctement – dingwa sur l’épaule gauche, chögö plié sur le dingwa, et namchar replié et porté sur l’avant-bras gauche.
Pour la 2ème partie de l’examen, ils devaient mettre leurs robes. Et comme ils étaient gelong, ils devaient revêtir les deux, chögö et namchar. Le dingwa a été déplié avec soin, aligné avec le sen et enroulé sur la partie supérieure du corps par-dessus l’épaule droite. Puis ils ont pris le namchar pour en recouvrir leurs robes précédentes.
La 3ème partie consistait à exécuter les prosternations, partant d’une position agenouillée, vêtus des trois robes, tout en récitant la prière du refuge.
Pour la 4ème partie, ils devaient s’asseoir jambes croisées sur le dingwa pour recevoir leur nourriture. Après avoir déballé leur bol à thé, ils l’ont posé correctement sur le dingwa et récité la bénédiction des offrandes. Ils ont dû montrer ensuite comment recevoir le bol d’aumône des deux mains. Comme gelong, ils mangeront un repas spécialement préparé pour eux dans le temple du monastère de Tergar, tous les midis pendant le Monlam.
Gyalwang Karmapa a interrompu le test à ce moment-là pour montrer à tout le monde comment un moine ou une nonne devait manger en pleine conscience, sans précipitation et avec dignité, en mâchant lentement, et non en mastiquant bruyamment tout le long du repas !
Pour la 5ème partie du test ils devaient mettre et retirer le tse-sha, la coiffe jaune pointue que portent les gelong, et certains ont eu quelques difficultés à centrer la pointe correctement.
6ème, ils ont dû montrer qu’ils savaient comment recevoir le kangyur, le texte sacré des enseignements du Bouddha, reçu des deux mains et soulevé respectueusement à la hauteur des épaules. Il devait être ensuite posé correctement en équilibre sur l’épaule gauche, maintenu par la paume de le main gauche et supporté par la droite. Puis ils ont marché en procession, Sa Sainteté imprimant le rythme lent et régulier des pas avec une cloche.
Pour finir, ils ont dû retirer leurs robes selon le processus inverse, enlever et plier d’abord le namchar, puis le chögö et en dernier le dingwa, remettant avec soin chaque chose à sa place.
Le troisième groupe de moines, les jeunes getsul (novices) ont déclenché quelques rires chez les spectateurs, et quelques réactions pleines d’humour chez Gyalwang Karmapa. Moins assurés que les gelong, les novices étaient d’avantage concentrés sur ce qu’ils faisaient et souvent en décalage les uns par rapport aux autres, mais leur test était plus court et finalement, ils reçurent les applaudissements de l’assemblée.
Le quatrième groupe était celui des nonnes novices, getsulma, qui bien que timides au début, ont parfaitement réussi leur examen.
Le dernier groupe à monter sur la scène était celui de 7 jeunes rinpochés, qui devaient en plus montrer comment se prosterner en partant d’une position debout. Pour le plus grand plaisir de tous ils ont parfaitement exécuté cela. Le premier et le principal d’entre eux, Drupon Dechen Rinpoché, âgé de 12ans, était aussi le plus jeune, les autres jeunes rinpochés avaient au moins une tête de plus que lui. Petit et trapu, son sen et son chögö paraissaient aussi grands que lui, mais il a accompli toutes les parties du test avec succès et souvent mieux que les autres.
Galerie photos de l’évènement :
https://picasaweb.google.com/100292066864922974270/GyalwangKarmapaReviewsTheSanghaOnTheEveOfMonlam