Gyalwang Karmapa préside les trois journées de conférences sur le Vinaya
Bodhgaya – 7-9 février 2012
Mardi 7 février, Gyalwang Karmapa a ouvert les trois journées de conférences universitaires, dans le cadre du 15ème Kagyu Gunchö (Débats d’Hiver annuels Kagyu), au monastère de Tergar à Bodhgaya.
Le point central des conférences était la relation entre les trois niveaux de la discipline éthique bouddhiste et les trois vœux (dom sum en tibétain). 800 khenpos ( moines très érudits), geshes et étudiants lettrés des monastères Karma Kagyu des régions himalayennes suivaient les conférences.
Les bouddhistes tibétains observent trois niveaux de discipline éthique :
1- les vœux de pratimoksha qui régissent les activités physiques et verbales et qui sont communs à tous les bouddhistes.
2- les vœux de bodhisattva qui régissent les pensées aussi bien que les activités du corps et de la parole, et qui sont transmis dans toutes les traditions du Mahayana.
3- Les vœux tantriques que la tradition tibétaine a reçus de l’Inde et qu’elle préserve jusqu’à ce jour.
Ces trois niveaux de discipline éthique correspondent aux trois formes du bouddhisme qui fleurissent dans le bouddhisme indien : le Theravada, qui est le seul modèle survivant du système fondateur, le Mahayana, et le Vajrayana. Le bouddhisme indien fût transmis au Tibet à partir du 7° siècle et a été conservé et enseigné librement à travers le temps. Seul le bouddhisme tibétain maintient la pratique et l’étude des trois formes de discipline éthique qui caractérisaient le bouddhisme indien à son âge d’or.
Il y a deux ans, des conférences semblables avaient pour sujet principal les vœux de libération individuelle. Cette année elles se focalisaient sur les vœux de bodhisattva.
En préparation aux conférences de cette années, les responsables des universités Karma Kagyu ainsi que Gyalwang Karmapa lui-même, avaient passé des mois à rechercher un grand nombre de textes racines indiens et tibétains parlant de ce sujet. Le groupe des érudits les plus avancés et Gyalwang Karmapa se rencontraient quotidiennement pour étudier de très près les anciens écrits indiens et les traités des commentaires tibétains qui en découlaient.. Pendant les conférences les lettrés ont présenté les résultats de leur recherches aux participants, et ouvert les sujets pour les discussions générales et les débats.
Le premier jour, les discussions portaient sur les différents rituels et traditions pour la prise de vœux de bodhisattva. Gyalwang Karmapa a brièvement exposé l’arrière plan historique des différences entre les six systèmes indiens et les quatre principales écoles philosophiques tibétaines.
Le deuxième jour, le sujet central concernait les problèmes qui apparaissent dans l’observation des différentes formes de discipline éthique, afin de trouver une harmonie dans les trois niveaux de vœux. La session de l’après-midi comportait des discussions sur les problèmes éthiques contemporains - tels que l’avortement, les relations sexuelles, et points subtiles concernant le vol – et leur corrélation avec la préservation ou la rupture des vœux.
Le troisième jour était consacré à la résolution des conflits apparents entre les vœux, et comment les vœux de bodhisattva devaient être restaurés après avoir été brisés.
Sa Sainteté a apporté en plus son propre point de vue sur trois autres problèmes qu’il considère être importants : le végétarisme, la protection de l’environnement, et l’implication politique éventuelle des moines et des nonnes dans les activités de la société tibétaine. La conférence s’est achevée par un compte-rendu des sessions. Gyalwang Karmapa a demandé que les participants, tant érudits qu’étudiants, apportent leurs commentaires concernant les conférences de cette année, et fassent des suggestions pour celles à venir.