Marcher sur le Chemin du Bouddhisme Ecologique grâce à la Compassion et à la Vacuité
Sa Sainteté le 17ème Gyalwang Karmapa, Orgyen Trinley Dorje
Temple de Gyuto Ramoche, Sidhbari 176057, District Kangra, Himachal Pradech, Inde.
Je suis né dans une famille tibétaine nomade – Drokpa - et j’ai passé les premières années de ma vie dans la partie sauvage de l’est du Tibet. Nous voyagions avec nos animaux des camps d’été aux camps d’hiver, dressant nos tentes en poils de yak à chaque étape. C’était une existence simple et ma joie quotidienne consistait à explorer les montagnes proches avec ma chèvre de compagnie. Lorsque j’étais chanceux, je pouvais voir de près des animaux sauvages tels que mawa (argali tibétaine, Ovis ammon hogsoni) et shaba ( biche à lèvre blanche, Przewalskium albirostris). Quelque fois je regardais les troupeaux de Kiang ( ânes sauvages tibétains, Equus Kiang) courir à travers les prairies.Lorsque j’eus 4 ou 5 ans, il y eût une grande sécheresse, et la source locale dans notre campement commença à se tarir. Parce que j’étais considéré comme un enfant hors du commun ( bien qu’à cette période personne ne savais que je serai reconnu par la suite comme le 17° Karmapa,) notre communauté présenta une requête à mon père pour qu’il me demande de planter un jeune arbre à l’émergence de la source. Je me revois dirigeant des prières d’aspiration pour que cet arbre puisse aider à fournir de l’eau à tous les êtres vivants des alentours. Bien que je n’eusse pas la moindre idée que ce que je faisait était un acte à visée « environnementale», ni de ce que voulait dire « watershed (bassin hydrographique) », mon amour pour la nature et le souhait de protéger l’environnement naquirent de cette graine.
Comme je grandissait et commençait à étudier la philosophie bouddhiste et les enseignements, je découvrais une grande harmonie entre bouddhisme et mouvement écologique. L’importance de la biodiversité, incluant les écosystèmes – particulièrement, la compréhension que les êtres animés et inanimés sont part intégrante d’un tout – est en étroite résonance avec la mise en relief de l’interdépendance dans le bouddhisme. L’essence du bouddhisme est l’union de la compassion et de la vacuité: le désir profond d’apaiser la souffrance de tous les êtres vivants et la compréhension que tout est dépourvu d’existence propre. Ces deux moitié d’une seule philosophie sont particulièrement en relation avec les buts du mouvement écologique. Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire.
L’exemple bouddhiste le plus souvent utilisé pour expliquer ce qu’est la compassion est l’amour de la mère. Observez tout ce que votre mère a probablement fait pour vous depuis votre conception – vous portant dans son ventre pendant 9 mois, expérimentant la difficulté de l’accouchement, vous nourrissant et vous habillant, attentive à tous vos besoin, et se faisant du souci pour vous bien après que vous ayez atteint l’âge adulte. La plupart des mères ne cessent jamais de prendre soin inconditionnellement de leurs enfants. Sans nous préoccuper du fait que nous croyions ou non en la réincarnation, nous pouvons tous imaginer que tous les êtres vivants sont comme des mères pour nous. La nourriture qui apparaît devant nous au moment des repas a été cultivée, emballée et préparée par des personnes que nous ne connaissons probablement pas. Les habits que nous portons sont cousus par des personnes que nous ne rencontrerons probablement jamais. Nous bénéficions de leurs espoirs, de leurs rêves et de leur travail. Les plantes, les animaux et les matières brutes ont tous été utilisés pour nous offrir toutes ces choses. Ceci est l’interdépendance qui est la caractéristique de toute vie – personne n’existe seulement par lui-même, ni ne peux survivre par lui-même. Nous faisons tous partie d’un monde écologique et le monde est plein de compassion pour nous.
La vacuité, au contraire, peut être expliquée par l’exemple du soi. Qu’imaginons-nous lorsque nous pensons à un soi ? Où se trouve-t-il exactement ? Dans le cœur ou dans le cerveau? Dans l’inspiration ou dans l’expiration ? Dans le mouvement de nos membres? Dans nos interactions ou nos relations avec les autres ? Le soi change beaucoup entre 15 et 25 ans. Parce qu’il est impermanent et intangible, le soi est vide de toute existence propre. Et parce qu’il en est ainsi, notre bonheur, notre tristesse, nos succès et nos échecs sont également vides par nature. Ceci ne signifie pas que nous ne sommes rien, mais que nous sommes constamment en mouvement, absorbant et rejetant. Par conséquent il est inutile que nous éprouvions un grand attachement pour nos expériences, mais utile que nous développions l’équanimité face à tous les phénomènes. Faire l’expérience de la liberté à partir de la conviction d’un soi et de l’importance d’un soi, nécessite que soit abolie cette distinction artificielle entre soi et les autres, et que nous puissions nous sentir partie intégrante de tous les phénomènes partout où ils se manifestent.
Comment cela se rapporte-t-il à l’environnement ? Selon le bouddhisme, l’ignorance d’un soi vide d’existence propre et le rejet de la compassion sont la racine de l’égoïsme, de la colère, de l’attachement et de l’avidité. C’est à cause de l’ignorance que les êtres humains ont dégradé l’environnement et mènent certaines espèces à l’extinction. L’ignorance nous conduit à donner trop de valeur au soi et à tout ce qui s’y rattache : ma famille, mes possessions, mon pays, et même ma race. Percevoir la diversité du monde à travers la lentille minimaliste d’un soi signifie que nous pouvons gravement nuire à la Terre sans nous en préoccuper, parce que la Terre est devenue « autre »
Les bouddhistes croient que l’ignorance est la cause qui a détruit l’équilibre entre vie humaine et la nature. C’est malheureusement un fait, qu’à cause du réchauffement climatique, la température du Plateau Tibétain augmente plus vite que sur la plupart des autres endroits de la Terre. Je sais que cela engendrera de sévères conséquences pour les vastes prairie tibétaines, et mon cœur se rempli de tristesse à l’idée de la disparition du mode de vie nomade au Tibet. Bien plus, il m’a été rapporté que le monde entier court un risque si le niveau de température global augmente de plus de 2°C. En particulier, l’agriculture sera dévastée. Rien qu’en Inde, cela représentera des pertes considérables de riz, de blé et de légumes, qui constituent la base de l’alimentation des indiens.
Les effets du réchauffement climatique sur le Plateau Tibétain ne seront pas un fait isolé. Le Tibet est le berceau de toutes les grands fleuves d’Asie : l’Indus, le Gange, le Bramapoutre, l’Irrawaddy, le Yangtze, et le Mekong. Le Tibet est quelque fois nommé le 3° pôle parce qu’il détient la plus grande partie des glaces et de l’eau après l’Arctique et l’Antarctique. Si ses sources s’assèchent ou sont contaminées, il y aura des conséquences désastreuses pour plus d’un billion de personnes. Parce que la fonte des glaciers s’accélère avec l’augmentation des températures, les inondations et la raréfaction de l’eau vont êtres plus fréquentes dans un futur proche. Notre manque de perspicacité nous rend aveugle vis à vis des relations entre nos activités et leur conséquences à long terme. La grande poussée du développement économique dans les 50 dernières années, n’a été possible que par un usage intensif des ressources fossiles de la Terre. Mais, les coûts cachés ont été accumulés et sont supportés dans leur majeure partie par ceux qui sont les moins aptes à se défendre. A plus ou moins longue échéances, nous aurons tous à en payer le prix.
La disparité entre les riches et les pauvres est plus importante qu’elle ne l’a jamais été ; les partisans du développement économique semblent avoir oublié les pauvres au profit des plus fortunés. Bien plus, la dégradation environnementale est plus forte dans beaucoup des contrées pauvres du monde où la biodiversité était la plus grande. Le modèle de développement économique a-t-il la capacité de protéger et de régénérer nos précieuses ressources naturelles ? Pouvons nous emprunter les ressources naturelles et les rendre aux générations futures ? Si ce n’est pas le cas, nous volons les richesses de la Terre et nous appelons nos actions développement économique.
L’économie mondiale actuelle ressemble à un arbre fécond d’immenses richesses. Nous admirons ses nombreuses branches et ses feuilles vertes et luisantes, et nous croyons que c’est le plus bel arbre du monde. Mais nous regardons seulement sa partie supérieure puisque sa partie inférieure est sous terre. Si nous pouvions voir sous la croûte terrestre, nous verrions que les racines meurent de mauvais traitement et de négligence. Ce n’est qu’une question de temps avant que la partie supérieure de l’arbre ne souffre de ces conditions. Traiter les branches et les feuilles n’est qu’une solution à court terme; tant que nous ne nous assurerons pas que les racines sont saines, nous ne pourrons pas garantir la santé de l’arbre. C’est pourquoi j’apprécie grandement le concept de développement durable, défini par la Commission Mondiale pour l’Environnement et le Développement (1987) : « fournir les besoins de nos générations actuelles sans compromettre la capacité pour les générations futures d’obtenir les leurs »,. Après tout, si le concept de réincarnation s’avère juste, nous sommes les générations futures.
L’esprit humain est pour moi source de joie et de plaisir. Le pouvoir des idées est profond. Considérez le concept des droits de l’homme : une simple idée qui a triomphé de choses incroyables – des gouvernements totalitaires, la guerre, la pauvreté – pour devenir une idée universelle. Et pourtant, les droits de l’homme n’étaient qu’une idée naissante il y a 100 ans. Je crois qu’une révolution semblable doive se faire jour dans nos pensées en terme de protection environnementale, incluant la préservation de la biodiversité. Il devrait y avoir des droits de la vie sauvage, des écosystèmes, et même des services tels que le recyclage de l’eau.
Je soutiens avec gratitude les traités pour la protection de la vie sauvage et des écosystèmes, les accords pour des standards communs de sécurité environnementale, et les efforts en cours visant à réduire les impacts d’origine humaine sur le réchauffement climatique de la Terre. Au cœur de chacune de ces initiatives se trouve la motivation sincère d’un petit nombre d’individus qui ont dédié leur vie à ces causes. Ces individus me donne l’espoir le plus grand parce que si nous voulons créer un changement dans le monde, le processus doit prendre son essor en nous même. Il est totalement irréaliste de chercher une transformation du reste du monde et d’attendre que chacun écoute si nous ne vivons pas nous-même selon ce que nous prônons et si nous n’en sommes pas le premier exemple.
S’il y avait un tel représentant de l’écologie parmi les saints bouddhistes, je nommerais le grand érudit indien Shantideva, qui au 8° siècle écrivit dans le Bodhicharyavatara (la Marche vers l’Eveil) :
Puissent tous ceux qui, dans tous les coins du monde,
souffrent les douleurs du corps et de l’esprit,
obtenir par mes mérites,
des océans de plaisirs et de joie !
Dans ces vers, grâce à sa vision perspicace de la nature interdépendante de toute vie, Shantideva choisit de dédier sa vie pour soulager les souffrances des autres. Si nous acceptons cela, nous ne sommes plus des individus isolés, mais au contraire partie intégrante de toute vie sur la Terre, nous ne pouvons plus rester indifférents devant les souffrances et les maladies survenant ici. Par cette compréhension, nous générons la compassion pour tous les êtres vivants et transformons cette motivation en action, c’est la chose la plus écologiquement consciente que nous puissions accomplir.
Au cours des 100 dernières années, plus de 95% des tigres sauvages de la planète (Panthera tigris) ont disparu. Comme les besoins humains se sont accrus, nous avons empiété de plus en plus sur la nature et laissé de moins en moins de place pour les autres animaux. Mais, le tigre magnifique a presque complètement disparu à cause de la demande des consommateurs de sa peau et des parties de son corps. Nous provoquons l’extinction d’une espèce simplement parce que nous croyons que porter sa peau nous fait paraître riche, et que consommer certaines parties de son corps nous apportera plus de santé. Agir ainsi est en essence non-bouddhiste et absence de compassion – non seulement pour les tigres, mais également pour nous-même, parce que cet acte est voué à avoir des conséquences karmiques négatives pour nous.
La compassion pour les « autres », qu’ils soient personnes, espèces animales, arbres ou autres plantes, et pour la Terre elle-même, est la seule chose qui ultimement sauvera les êtres humains. La plupart des gens se sentent avant tout concernés par leur travail, leur richesse, leur santé, ou leur famille. Du point de vue du quotidien, ils pensent sans doute qu’ils doivent s’occuper de choses plus urgentes que de leur empreinte environnementale. Bien sûr, faire attention à ce problème veut dire faire des choix difficiles et changer de façon de vivre. Je ne suis pas si différent. J’avais songé à arrêter de manger de la viande depuis plusieurs années, mais je suis devenu complètement végétarien seulement depuis quelques années. Quelqu’un m’avait fait voir un documentaire qui montrait à quel point les animaux souffraient avant et pendant leur mise à mort. En regardant cela, je pouvais ressentir la peur qu’ils ressentaient eux-même. En un éclair, j’ai pris conscience que ces êtres vivants souffraient grandement simplement pour satisfaire mes préférences habituelles. A cet instant, manger de la viande m’est devenu intolérable et j’ai donc arrêté.
La question qui reste en suspend est de savoir quand ce moment intolérable va survenir pour chacun de nous. Allons-nous laisser la mer monter et recouvrir les îles du Pacifique et les Himalaya se réduire à de la roche nue ? Allons-nous permettre l’extinction d’une grande quantité d’espèces sauvages et qu’elles disparaissent dans une histoire que nous raconterons aux générations futures ? Faut-il que le développement des forêts fasse place à des vastes fermes pour satisfaire nos demandes incessantes ? Devons-nous vivre avec des montagnes de plus en plus hautes de détritus parce que nous sommes incapables de gérer les effets du consumérisme ?
Pour que la société réponde avec succès au défis environnementaux du 21ème siècle, nous devons les mettre en adéquation avec les défis que les individus devront affronter dans leurs choix quotidiens. Nous ne pouvons pas simplement étudier l’aspect politique et scientifique des problèmes tels que le réchauffement climatique, l’extraction intensive des ressources naturelles, la déforestation, et le marché de la vie sauvage. Nous devons aussi étudier les aspects sociaux-culturels de ces problèmes en réveillant les valeurs humaines et en générant un mouvement de compassion, afin que notre motivation de devenir des défenseurs de l’environnement soit celle d’être bénéfiques pour les autres êtres vivants.
Pour faire cela, la première et la plus importante des tâche est de permettre à chacun de protéger l’environnement. Je viens d’une région du Tibet considérée comme arriérée par les habitants de Lhasa, et donc encore plus par l’occident. Ma famille vivait dans des conditions que beaucoup décriraient comme dure et non développée. Et pourtant, mon père qui n’avait jamais été scolarisé, avait appris de son père que si vous voulez protéger une source, il faut planter des arbres. Je pense que nous pourrions considérer ces personnes autochtones, qui vivent proche de la nature, comme nos meilleures alliées pour la protéger. Si nous voulons sauver la Terre, chacun de nous doit y prendre sa part. Nous devons enfoncer les barrières et construire des ponts. Après tout, pour qui allons nous sauver la Terre si ce n’est pour chacun d’entre-nous?
Deuxièmement, il est crucial que nous trouvions un moyen de réduire notre consommation d’énergie, ou du moins, que nous trouvions une alternative sans danger au charbon, au pétrole et au gaz. L’une des choses la plus facile à réaliser serait de rendre plus abordable l’énergie solaire et les autres technologies énergétiques alternatives. Mon principal monastère au Tibet, Tsurphu, a de la chance car il est situé près d’une source géothermique naturelle que nous utilisions pour nos besoins énergétiques. Maintenant que je suis en Inde, nous essayons de rendre auto-suffisant en énergie tous nos monastères Karma Kagyu. Cela serait merveilleux de pouvoir affirmer que les moines et les nonnes bouddhistes ne participent pas aux problèmes environnementaux du monde. Peut-être qu’un jour, tous les pays s’évalueront eux-même d’après ce standard.
Troisièmement, j’invite tous les savants et les pratiquants à participer à la protection du Plateau Tibétain, qui fournit l’eau à la partie la plus importante de l’Asie. Parce que l’eau dans cette région n’a pas encore de prix défini, nous prenons cette précieuse ressource et sa source comme allant de soi. Déjà, le Yarlung Tsampo (Bramapoutre) est sous la grave menace des barrages et le Sengye Tsangpo (Indus) n’atteint plus la mer. En tant que 3ème pôle, le Tibet est très vulnérable au réchauffement climatique et ce qui s’y produit se répercute grandement sur le reste de l’Asie.
Quatrièmement, nous devrions collectivement réexaminer ce que nous entendons par succès, est-ce la croissance économique, le développement, ou la richesse personnelle ? Le modèle de croissance économique actuel est simplement hors d’atteinte pour la majeure partie du monde, qui lutte pour vivre au jour le jour. Si nous donnions la même valeur au partage, à la compassion et à la paix que nous en donnons à la richesse et au statut social, chacun de nous se battrait pour un succès qui profiterait naturellement à la communauté. Nous devons explorer des alternatives saines et pratiques pour une compréhension commune de ce que veulent dire un développement et un succès auquel chacun de nous puisse aspirer de façon égale.
Finalement, je crois que le véritable avenir de la vie sur la Terre dépend de ceux d’entre-nous qui ont le privilège de vivre le plus simplement. Vivre de façon simple est être rempli de compassion pour soi et le monde. Une vie remplie de biens matériels et dépourvue de compassion n’est pas viable du point de vue écologique et karmique. Bien sûr les publicistes nous disent constamment que la voie du bonheur passe par l’achat des produits qu’ils vendent. Comment se fait-il que les publicités parviennent à nous convaincre alors même que nous sommes sceptiques face à leur messages ? Notre attachement à notre propre bonheur, nos possessions, notre famille et notre égo génère un manque de perspective qui nous rend vulnérable. Mais si nous pouvons demeurer conscients de la vacuité d’un soi, nous pouvons créer un espace pour le choix plutôt que de tomber dans le consumérisme habituel. Nous ne sommes pas obligé de vivre la vie qui nous est vendue – nous pouvons faire le choix courageux de vivre avec simplicité.
Les mêmes principes de base constituent la base de toutes les religions. Vivez dans la simplicité, agissez avec compassion. Soyez bons les uns avec les autres. Dans aucune religion il n’est dit que nous devions détruire ce qui nous donne véritablement la vie. Donc, je suis sûr que du point de vue religieux, nous devons préserver et protéger toutes les vie et protéger la Terre. En ce qui me concerne, je prends mon inspiration dans les enseignements du Bouddha, dont l’essence des instructions est d’œuvrer pour le bien de tout ce qui vit et de ne jamais nuire à qui ou quoique ce soit, et dans Sa Sainteté le Dalaï Lama qui a déclaré que la clé de la survie humaine réside dans la responsabilité universelle.
« La Marche vers l’Eveil » de Shantideva est toujours étudié de nos jours de façon approfondie par les bouddhistes du Mahayana et du Vajrayana. Le Bodhicharyavatara présente le chemin vers la Nature de Bouddha par le développement de la compassion et la compréhension de la vacuité sous la forme de vers éclairés et donne l’inspiration à tous ceux qui souhaitent renoncer à leurs propres désirs et ambitions dans le but d’être bénéfiques à tous les êtres vivants.
En tant que 17° Karmapa, je suis sûr qu’une activité semblable à celle du Bouddha peut être directement traduite dans la protection de l’environnement. Par cette vision, nous avons maintenant plus de 40 monastères et nonneries Kagyupa à travers les Himalayas, engagés dans des projets de résolution des questions environnementales comme la dégradation des forêts, la raréfaction de l’eau, le marché de la vie sauvage, le réchauffement climatique, et la pollution, sous la supervision d’Organisations Non Gouvernementales, dont la WWF. Nous savons que ce n’est qu’une petite goutte dans l’océan, et les défis auxquels nous avons à faire face sont trop complexes et étendus pour que nous puissions les attaquer seuls. Mais, si chacun d’entre-nous veut contribuer à la protection de l’environnement en apportant sa simple goutte d’eau pure, imaginez combien finalement le vaste océan pourrait devenir un océan d’eau pure.