Gyalwang Karmapa donne un enseignement sur la compassion
Monastère Tergar, Bodhgaya – 27 octobre 2011
Ce matin Sa Sainteté le 17° Gyalwang Karmapa a donné un enseignement sur la compassion au monastère de Tergar, suite à la requête de Tsoknyi Rinpoché et de Chokyi Nyima Rinpoché qui sont actuellement en pèlerinage avec 150 disciples venus du monde entier.
Chokyi Nyima Rinpoché en a assuré la traduction.
La véranda qui entoure le temple de Tergar était remplie de pratiquants du Dharma venus de plusieurs pays occidentaux, ils attendaient avec un grand bonheur les enseignements de cette matinée ensoleillée. Ils entrèrent lentement dans le temple et s’assirent dans un silence paisible.
En guise d’introduction, Sa Sainteté a plaisanté sur le fait que son séjour à Bodhgaya aurait dû être une « période de vacances secrètes », mais qu’il se retrouvait maintenant avec « beaucoup de travail à accomplir »
Il est ensuite entré dans le vif du sujet en expliquant que la racine de la bodhicitta est la compassion. Il a affirmé qu’il n’est pas possible de résoudre les problèmes de la souffrance dans notre époque moderne par des moyens technologiques ou techniques. La souffrance vient de l’intérieur, de l’attachement à l’ego. Nous nous focalisons sur « moi et mien », établissant ainsi une frontière qui nous sépare de ce que nous considérons comme étant nous-même, nos familles, et nos amis, et tout ce que nous pensons être à nous à l’intérieur comme à l’extérieur, tout ce que nous voyons comme opposé à « moi et mien ». Du point de vue intérieur, nous nous sentons en sécurité. Mais « moi » n’existe pas.
La compassion consiste à briser cette frontière et ce sens d’être séparé. En réalité nous vivons dans un vaste réseau relationnel, dans lequel tous sont en interdépendance les uns avec les autres. Ceci est en accord avec l’état naturel des êtres. De nos jours, du fait d’internet et des connexions entre communautés de part le monde, une personne peut avoir une influence sur beaucoup.
Il a expliqué que dans notre vision de la compassion il faut un équilibre entre nous-même et les autres. Jusqu’au moment où nous deviendrons véritablement des bodhisattvas, nous ne pourrons pas penser aux autres sans prendre soin de nous-même. Nous devrions être conscients de ce que nous ressentons lorsque nous expérimentons des moments de joie ou de souffrance, et ensuite nous souvenir que tous les êtres sensibles souhaitent obtenir le bonheur et éviter la souffrance.
En tant qu’êtres humains, contrairement à d’autres êtres sensibles, nous avons tous la capacité de faire des plans pour le futur. Nous devons donc être conscients de l’impact que nos décisions auront sur les autres - si elles seront pour elles source de bonheur ou de souffrance. Par exemple, la viande semble être juste un aliment pour notre plaisir, mais nous devrions nous souvenir que la chair que nous mangeons était avant le corps d’un être sensible.
La compassion ne consiste pas seulement à agir de façon gentille, mais elle est en réalité la conscience de la souffrance des autres en voyant toute choses telles qu’elles sont.
A la fin des enseignements, Sa Sainteté a donné les transmissions de mantras : celui du Bouddha Shakyamouni, de Tara, de Guru Rinpoché et de Tchenrezig. Puis il a béni chaque personne individuellement. Et tandis que tous quittaient calmement la salle du temple, une khata autour du cou, les visages resplendissaient de joie.
Le bureau de Karmapa tient à remercier Stéphanie Selden, Sherry Wiggins et Karma Rinchen Dolma d’avoir rendu cela possible.