Troisième jour et fin des enseignements “Lettre à un ami” de Nagarjuna
Le 22 décembre 2009, Monastère Tergar à Bodhgaya
Les profonds enseignements prodigués par le Gyalwang Karmapa allaient toucher à leur fin lorsqu’il compléta la transmission orale du texte « Lettre à un ami » de Nagarjuna et sélectionna quelques versets avec une attention particulière. Au cours de la dernière session des enseignements, Sa Sainteté a proposé de nouvelles méthodes afin d’utiliser les sujets du Bouddhisme avec une nouvelle approche. Il a suggéré la contemplation sur la mort et l’impermanence qui peuvent générer une appréciation de joie envers notre précieuse existence humaine, et a fait part de son propre point de vue sur la façon dont la méditation sur la vacuité offre un support direct au développement de la compassion.Évoquant les « Huit dharmas mondains » que sont la louange et le blâme, la renommée et l’indifférence, le gain (de matériels ou de confort) et la perte, le plaisir et la douleur, Sa Sainteté a affirmé qu’en général, il n’y a rien de mal à avoir un certain degré de confort, ou à être loué etc… Les problèmes se posent lorsque l’on tombe dans l’excès, par exemple, on devient euphorique quand de bonnes choses nous arrivent, ou effrayé lorsque les choses se gâtent. Lorsque nous faisons l’expérience de hauts et de bas suite aux conditions extérieures de la louange, des biens matériels et des autres dharmas mondains, nos vies deviennent totalement instables, comme si nous étions constamment ballottés au sein de vagues violents sur un océan agité. Sa Sainteté a donné une définition de l’existence cyclique ou du samsara, comme étant « quelque chose qui ne marche pas » ou « quelque chose qui ne tourne pas rond ». Si nous pouvons maintenir une compréhension sur la nature du cycle des existences, notre esprit peut alors devenir assez grand pour accepter les bonnes et mauvaises expériences de la vie, sans être sous l’emprise de ces derniers.
En plus des conseils pour aider les étudiants à développer de la joie pour eux-mêmes, Sa Sainteté a vivement parlé de son engagement personnel lié au bonheur des autres. Répondant à une question de l’auditoire sur la possibilité d’obtenir les vœux d’ordination complète pour les femmes (bhikshuni ou Guélongma) dans la tradition tibétaine, Sa Sainteté a exprimé « Un grand espoir » pour l’avenir. Il a ajouté que ce n’est pas quelque chose qui doit se faire précipitamment, car il s’agit ici d’une action pour le bénéfice du bouddha dharma à long terme, et qu’elle arrivera au moment opportun. Démontrant un courage exceptionnel en acceptant la responsabilité de travailler activement pour le bien d’autrui, et notamment pour l’application des vœux d’ordination complète pour les nonnes dans la tradition du bouddhisme tibétain, Sa Sainteté a ajouté, en anglais : « I WILL DO IT !! », en demandant à l’auditoire de faire preuve de patience et d’attendre le moment propice.
Pour conclure les trois jours d’enseignements, Lama Cheuky Sangyé a remercié Sa Sainteté au nom de tous les participants. Louant Sa Sainteté comme un « Jardinier habile » préparant « le champ » que représente l’esprit des étudiants, le traducteur Français a demandé à Sa Sainteté de continuer à veiller sur nous tous et à répandre la chaleur et le nectar de ses enseignements.