Sixième jour du 27ème Kagyu Monlam
Le 29 Décembre 2009- Initiation de Milarépa, Ganachakra au temple Tergar et quelques mots sur « la politique positive »
Le sixième jour du 27ème Kagyu Monlam a permis à tous les pratiquants de maintenir leur connexion avec Jétsun Milarépa et la pratique de la lignée Kagyu. Le Gyalwang Karmapa a conféré l’initiation de Milarépa sous la présence des détenteurs de la glorieuse lignée de Milarépa tels que : Son Eminence Gyalsap Rinpoché, Son Eminence Jamgon Kongtrul Rinpoché, Khenchèn Yongzin Thrangu Rinpoché, Son Eminence Jamgon Rinpoché, Bhayoe Rinpoché, Khempo Yongzin Thrangu Rinpoché, Son Eminence Zurmang Gharwang Rinpoché, Bhayoe Rinpoché, Khempo Lodoe Dhonyoe, Drupon Déchèn Rinpoché et Drikung Gyésé Rinpoché.
Parmi toutes les personnes assez fortunées pour recevoir l’initiation de Milarépa du Karmapa, était également présente la troupe de comédiens qui a interprétée la Vie de Milarépa, composée par Sa Sainteté le Karmapa.
Le jour de célébration de la Vie de Milarépa et de la Lignée de la Pratique s’est poursuivi plus tard dans la soirée avec un Ganachakra présidé par Sa Sainteté au monastère Tergar qui a rassemblé toutes les personnes ayant terminé la Pratique des Quatre Préliminaires (Ngondrö) de la tradition Kagyu.
Au cours de la lecture de la Vie de Milarépa durant les jours précédents, Sa Sainteté a raconté que Milarépa avait caché plusieurs objets sacrés destinés à ses disciples afin qu’ils les retrouvent après son trépas. Parmi ces objets Milarépa laissa un morceau de tissu qu’il avait porté durant son accomplissement méditatif. Ce tissu renferme toutes les bénédictions même découpé et distribué. Sa Sainteté qui en possède une partie a offert un morceau à chaque personne présente au Ganachakra, marquant ainsi son appréciation envers leurs efforts.
Sa Sainteté le Karmapa a assisté à la session des monlams de l’après-midi en présidant les prières de souhaits dédiées au déploiement du Dharma au Tibet ainsi qu’aux longues vies de Sa Sainteté le Dalai Lama, de Sa Sainteté Sakya Trizin et des maîtres de tous les écoles qui préservent le Bouddhisme Tibétain. Le Karmapa a débuté la cérémonie avec une explication du terme Tibétain « ten si » qui fait référence au lien existant entre le Boudhadharma et la politique. Le mot « si » peut se référer à la politique ou aux actions qui ont pour but d’aider la société à grande échelle ; il peut aussi signifier les vies ou générations futures qu’il nous incombent de protéger pour le développement d’une meilleure société à long terme.
Selon certains : « La politique et la religion doivent être deux choses bien distinctes et les pratiquants du Dharma doivent rester à l’écart de la politique ». Suite à ces dires, Sa Sainteté a souligné que : « Cela est entièrement faux » prenant comme exemple le Bouddha Shakyamouni, qui était prince avant d’avoir obtenu l’éveil et qui a guidé de nombreux souverains en les conseillant. Aussi a-t-il mentionné Nagarjuna et bien d’autres vénérables êtres qui se sont adressés à des monarques au travers de leurs écrits. Le Karmapa a spécialement loué Sa Sainteté le Dalaï Lama comme l’une des personnes qui applique activement le Dharma face aux besoins sociaux, ce qui est bénéfique nous seulement aux Tibétains mais aussi au monde entier. Ceci reflète bien que le Dharma est un moyen pour instaurer la paix et l’harmonie dans le monde.
Si les pratiquants du dharma restent complètement à l’écart de la société alors que le Dharma a tant à offrir à la société, la pratique du Dharma ne pourra alors se déployer jusqu’à son but ultime. Le Gyalwang Karmapa a noté que la population au Tibet traverse une période très difficile de grande instabilité. Si nous choisissons de ne pas agir face à cette situation on ne peut alors prétendre s’engager dans le dharma.
« S’il n’y avait qu’à penser à notre propre bien-être » a dit Sa Sainteté « Il serait acceptable de demeurer dans des ermitages de montagne et d’y méditer seul. Cependant, ce n’est pas le cas. Étant donné les souffrances extrêmes qui existent dans le monde et en particulier au Tibet, on ne peut se permettre de s’asseoir à ne rien faire ».
Toutefois, Sa Sainteté a mis en garde sur les moyens positifs et négatifs pour s’engager dans la politique. Si nous nous engageons dans la politique ou dans l’activisme politique de manière égocentrique face aux « opposants » cela va à l’encontre des principes de notre pratique du Dharma. Mais avec une « politique positive » notre engagement est entièrement motivé par le bien-être des autres et celui des générations futures. Cette forme de «politique» est entièrement en accord avec le Dharma.